Les mystérieuses et bourgeoises « Garden-Partouzes » au bois de Boulogne des Années folles

Après la première guerre mondiale, dans les années 1920, une certaine frange de la bourgeoisie parisienne se réunissait au bois de Boulogne où, souvent moyennant payement, elle pouvait se livrer à l'amour en groupe … Le mot «  » était né. Et comme il s'agissait de partouzes en extérieur, l'expression « Garden Partouze » était toute trouvée. 

Dans les années 1930, les garden-partouzes ne concernent plus seulement les gens de bonnes familles, mais se démocratisent aussi en province. Riche ou pauvre, toute la France partouzait.

Les partouzes c'est comme le communisme
 Les partouzes, c'est comme qui dirait le communisme de l'amour – Parisiana – n°385 -Septembre 1931

Ensuite, on en parle beaucoup moins dans la presse … les années d'insouciance et de libertinage ont laissé place à la guerre et à ses préoccupations moins joyeuses.

A propos des Garden-Partouzes à dans les années 1920 – Paris-soir 30 octobre 1924
Voici un extrait d'un article publié en 1928 dans un journal satirique, à propos de ces fameuses garden partouzes :
[aux_quote type= »intro-splitter » text_align= »left » quote_symbol= »0″ title= »title » extra_classes= » »]La vadrouille bourgeoise a pris, depuis la guerre, un caractère des plus audacieux. Ce genre d'audace tend même à devenir banal, — et c'est peut-être ce qu'il y a de plus grave dans l'histoire.
On n'avait pas idée, avant la victoire du droit et de la civilisation, de ces distractions qu'on a baptisées « partouzes », mot nouveau que l'Académie admettra sans doute dans son dictionnaire :
« PARTOUZE, substantif féminin, d'origine argotique. En argot, « partouze » signifie « partie », dans le sens de : « une joyeuse partie ». La partouze est une sorte de meeting en plein air, organisé le plus souvent la nuit, au bois de Boulogne, et où des hommes et des femmes, qui ne se connaissent pas, s'accouplent au petit bonheur, à la bonne franquette. La règle du jeu est la suppression de tout marivaudage, la suppression de toute pudeur et de toute jalousie. Chacun est à la disposition de chacune et réciproquement. On peut voir dans la partouze moderne, une réédition de l'ancien sabbat, avec cette différence cependant que les sorcières vont à l'étrange rendez-vous non pas en chevauchant un manche à balai, mais en se prélassant dans de confortables limousines. »
Les partouzes ont, certains étés, transformé le bois de Boulogne, le parc de Saint-Cloud, les Fausses-Reposes, les futaies de Ville-d'Ayray,etc., en nymphées où des gens très bien, voire très connus — il est vrai que ce n'est pas toujours la même chose — pratiquaient avec entrain le système du libre-échange amoureux. Sans crainte des orties, des boîtes à sardines, des tessons de bouteille, de pis encore, des messieurs et dames se livraient, sur l'herbe tendre, à toutes sortes d'ébats, et cela sans aucun souci de la morale et de l'hygiène les plus élémentaires.
Beaucoup de nobles étrangers et de belles étrangères ont pris part à ces réunions idylliques… Les autos allumeuses clignaient de l'œil, ou plutôt des phares, dans les avenues du Bois, et c'était bientôt comme un rallye-paper dans la direction de la clairière choisie pour la garden-partouze. De grandes dames, de très grandes dames — sans parler de grandes artistes — ont pris part à ces essais.de collectivisme sexuel. Celles qui ont été surprises à ces rendez-vous d'ignoble compagnie ont déclaré, il est vrai, au commissaire assez indiscret pour troubler la petite- fête :
— Oh ! j'étais venue comme spectatrice… Simple curiosité ! Tous mes amis, et même toutes mes amies, m'ont dit qu'il fallait avoir vu ça !
Tout de même, avant la guerre, ce genre de spectacle se donnait dans des endroits plus fermés, et rares étaient les femmes auxquelles, on eût osé dire :
— Pour finir la soirée, si nous allions assister aux exercices de quelques couples qui n'ont certes pas la pudeur de l'éléphant ?'
Et il n'était pas question de ces partouzes où chacun et chacune doivent mettre du leur, de ces pique-niques improvisés où n'importe qui peut s'inviter à la condition de payer son écot en nature…[/aux_quote]
Cyrano : satirique hebdomadaire / 30 décembre 1928
Edmond Dumoulin – Odor di femina. amours naturalistes.
A Pompignan, pour les amants de la nature. S.d. [Maurice Duflou, vers 1932]
La Partouze se démocratise – Les Potins de Paris : politiques, financiers, théâtraux : revue satirique (25 septembre 1932)
Partouze bois de Boulogne – Bec et ongles : satirique hebdomadaire 1931

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